Parcours de vie des animaux errants : des histoires multiples
Les animaux réellement abandonnés
Abandon volontaire, c’est évidemment la situation la plus mise en avant : un animal devenu encombrant, une séparation, un déménagement non anticipé, une portée inattendue… Les motifs, bien que variés, conduisent chaque année des milliers de chiens et de chats sur le béton des refuges ou à la rue. C’est particulièrement visible lors des grands départs en vacances ou à la rentrée.
Les animaux perdus et non retrouvés
Un chat effrayé par un déménagement, un chien qui suit une piste et n’entend plus le rappel de son propriétaire, une porte laissée ouverte… Beaucoup d’animaux deviennent errants après s’être simplement perdus. Selon I-CAD (l’organisme chargé de l’identification des carnivores domestiques), on estime qu’environ 80 % des chats retrouvés non identifiés ne retrouvent jamais leur foyer. Malheur du hasard, ignorance de l’identification, mouvements de panique lors d’un orage ou d’un feu d’artifice : l’accident est malheureusement fréquent.
Les naissances non contrôlées et les « chats libres »
L’errance ne naît pas toujours d’un lien avec l’humain. Les portées de chats non stérilisés prolifèrent, surtout en milieu rural ou périurbain. Parfois, plusieurs générations échappent à toute forme de socialisation avec l’homme et constituent ce qu’on appelle des populations de « chats libres » ou « communautaires ». Ces animaux, bien que parfois nourris par des riverains, vivent en marge des foyers, reproduisent le cycle de l’errance et, non identifiés, passent à travers les mailles des politiques de contrôle.
- À Paris, un seul couple de chats non stérilisés peut théoriquement donner naissance à plus de 20 000 descendants sur cinq ans (30 Millions d’Amis).
- Le phénomène n’est pas propre aux chats : même si moins visibles, les chiens errants issus de celles de naissances non maitrisées existent, notamment dans les zones rurales.
Victimes de séparations, décès ou hospitalisations
Parfois, la perte d’un propriétaire (décès, isolement, hospitalisation prolongée) laisse l’animal livré à lui-même. Sans proches ou voisins informés ni relais suffisant, il n’a d’autre issue que l’errance. Ce cas est souvent invisibilisé mais constitue un motif fréquent de signalement, en particulier chez les personnes âgées ou isolées.